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Ce Français veut réinventer le «Social Network»

👉 lui pense que c'est possible

🔎 Hello, on vous raconte cette semaine le destin d’un homme qui pense que le « réseau social » est loin d’être un concept galvaudé.

👉 Où l’on apprend que Snapchat a racheté une toute petite entreprise française 250 millions de dollars.

🧨 Au programme : 1 377 mots pour 3 minutes de lecture.

Enjoy ! David.

👀 Ce Français veut réinventer le « Social Network »

Des entrepreneurs français qui lèvent des millions, qui intéressent des investisseurs américains à chacun de leur projet et qui gardent leur intégrité et leur crédibilité, ça ne court pas forcément les rues.

Antoine Martin est un de ceux-là. Le cofondateur de l’application sociale Zenly avec Alexis Bonillo, rachetée en 2016 par Snapchat pour près de 300 millions de dollars mais fermée cette année pour de mauvaises raisons, s’est lancé dans une nouvelle aventure avec l’envie de retourner aux origines du réseau social : penser à l’expérience utilisateur. En profitant de toute son expérience acquise avec Zenly.

On va vous raconter ça.

1. L’histoire d’une success story…

Au moins, la mission était claire, dès le début // © Zenly

Zenly n’est plus. Mais tout ce qu’a apporté cette application sociale va bien au-delà de son objet de départ. Et bien au-delà de son arrêt. Car Zenly, c’était aussi une façon d’investir le monde numérique, en essayant de tenir compte de nos besoins, de nos envies… Et Antoine Martin, son cofondateur, compte bien ne pas dilapider cet héritage.

Cette saga est d’abord née d’une fausse bonne idée. Ou plutôt d’une vraie mauvaise. Nous sommes au début des années 2010. Antoine Martin et son ami Alexis Bonillo, tous deux fraîchement diplômés d’une école de commerce, se disent que ça serait sympa de monter une start-up ensemble et ils planchent sur un nouveau concept utilisant les ressources encore inexploitées de la géolocalisation.

Ils imaginent d’abord une application qui permet aux parents de suivre leurs enfants en temps réel. Mais ils se rendent vite compte que les gens ne sont pas prêts à faire du partage de position en continu. Et ils se disent aussi très vite que pour percer sur le marché des apps, il vaut mieux viser les ados que leurs parents.

C’est ainsi qu’est né Zenly, un réseau social permettant de savoir où se trouvent ses amis, un type de partage géolocalisé désormais intégré par les utilisateurs visés. L’idée est bonne, novatrice, mais comment être certain de faire la différence ? Par la technologie. Des milliers d’heures de développement sont nécessaires pour bosser les moindres détails.

Antoine et Alexis vont prendre de l’avance dans trois domaines cruciaux :

  • • La qualité des cartes 

  • • La précision de la géoloc

  • • L’économie d’énergie pour la batterie du téléphone

Zenly rend enfin cool la géolocalisation, jusqu’ici considérée plutôt comme intrusive.

Résultat en 2016 : Zenly lève 20 millions de dollars en quelques semaines auprès d’investisseurs prestigieux aux USA.

Résultat en 2017 : Zenly est rachetée par Snapchat pour 300 millions de dollars.

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2… rattrapée par la réalité…

La « SnapMap » made famous by Zenly // © Snapchat

À l’époque de ce deal hors du commun, beaucoup pensaient que Zenly était capable de continuer de se développer seule encore un peu avant de se vendre. C’est peut-être vrai mais il y avait deux raisons pour accepter la proposition de Snap :

  • • Le deal proposé était tentant. Zenly était intégré à un acteur majeur de l’économie numérique, mais on lui proposait de garder sa liberté pour continuer de se développer.

  • • Il faut se remettre dans le contexte d’alors. Aucun réseau social ne peut atteindre une taille d’envergure en monétisant tôt. Et en France, il y avait peu d’investisseurs capables de financer ce modèle de croissance.

Alors, au début, tout se passe bien. Antoine Martin reste d’ailleurs aux manettes et Zenly se développe comme jamais. Elle garde ses bureaux à Paris et son vivier d’ingénieurs reconnus dans le monde entier. En cinq ans, elle passe de 150.000 utilisateurs actifs par jour à 15 millions. Au printemps 2022, elle est toujours parmi les dix applications sociales les plus téléchargées dans le monde.

Mais le problème, ce n’est pas Zenly, c’est Snap. La société-mère est devenue un réseau social comme les autres, avec moins d’ambition à développer l’expérience utilisateur. De plus, son année 2022 est catastrophique sur le plan financier. Elle perd encore 1,4 milliard de dollars, trois fois plus que 2021. Le groupe décide de se séparer de 20% de ses effectifs dont les 70 employés de Zenly basés à Paris.

D’autres solutions étaient envisageables. Selon La Tribune, des investisseurs étaient prêts à reprendre l’app. Mais Snap préfère fermer pour éviter l'émergence d'un concurrent.

Et début février 2023, l’application ferme définitivement. Mais l’esprit qui l’a animée est encore là.

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3… mais qui en annonce une autre

Vers le réseau social IDéal ? // © amo

Antoine Martin avait déjà quitté Zenly à l’annonce de sa fermeture. Il en a été surpris, déçu, mais il voit aussi des conséquences positives.

« À court terme, cette annonce est un gâchis, mais à moyen terme, ça libère tout le monde. La moitié des CEO des scale-up françaises me demande qui recruter au sein de Zenly… Ça va créer une mafia Zenly. Il y a déjà plusieurs entreprises en création sur des sujets crackés chez Zenly. De prestigieux fonds d'investissement regardent ces parcours de près. Ils ne veulent pas rater une potentielle pépite.»

Et à moyen terme ? Antoine a une idée derrière la tête. Revenir aux sources du réseau social. Traduction par l’intéressé : « sortir du business model unique basé sur l’attention pour faire d’abord le meilleur produit technologique possible ».

Pour cela, il a créé Amo, une société qui développe un nouveau réseau social, avec d’anciens collègues de Zenly. Ça s’appelle ID et c'est déjà disponible. Sur le papier, il s’agit classiquement d’un réseau qui permet de connecter les amis entre eux mais c’est fois, c’est la notion de créativité qui est mise en avant.

Le concept n’est pas simple à résumer, c’est peut-être encore sa faiblesse actuelle et c’est pour ça qu’elle n’est pas très bien notée pour le moment. Il faut s’inscrire pour bien comprendre comment l’application permet de nourrir son propre profil mais aussi d’interagir avec ceux de vos amis en y postant du contenu. Chaque utilisateur dispose d’un « board », un tableau qui se transforme au fur et à mesure des apports. On peut coller une photo, mais aussi dessiner, écrire…

Les possibilités d’interaction sont plus variées que sur les réseaux sociaux actuels. Les utilisateurs y font déjà preuve de créativité. Le fondateur du restaurant de burgers français « Dumbo » a promis de la nourriture gratuite aux personnes qui déposeraient des burgers sur son profil.

ID en est à ses tout débuts et pourtant, Amo a déjà levé 18 millions de dollars. Ce qui n’est pas rien pour une boîte qui n’a pas le début d’un business model. L’objectif est d’atteindre une taille critique le plus rapidement possible pour parler monétisation.

Et ce qui est à peu près sûr, c’est qu’Antoine Martin, cette fois, n’a pas envie de se vendre trop vite.

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