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Crispr, YES Theory et un marronier...

👉 nos 3 histoires de la semaine

🔎 Hello, et bienvenue dans notre newsletter du vendredi. L’objectif : vous sélectionner les meilleures histoires sur l’économie de la création qu’on a lues, vues, entendues dans la semaine et qu’on vous conseille pour votre week-end (pour s’abonner si ce n’est pas fait c’est ici).

👉 Dans l’édition de cette semaine (entre autres) : une révolution médicale que vous allez voir partout l’année prochaine, des youtubeurs cinéastes et une révolution au pays du jouet…

🧨 Au programme : 1 639 mots pour 5 minutes de lecture.  

Enjoy et bon week-end ! David et Harold.

1. Crispr, le ChatGPT de 2024

Portrait d’une révolution médicale // © Getty

Si on devait prendre des paris, on serait prêt à miser que Crispr sera le ChatGPT de 2024. Cette thérapie par ciseaux moléculaires, selon l’image couramment employée, ça fait longtemps qu’on en parle. Il y a eu une période d’avancées spectaculaires, à une vitesse qu’on a l’habitude de voir en matière informatique et pas dans la recherche médicale.

Puis on n’en a plus parlé (typique de la « courbe de la hype »).

Et là, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne viennent d’autoriser un traitement utilisant cette technologie contre deux anémies génétiques, dont la drépanocytose. Dans un long article passionnant, Wired raconte les espoirs et le chemin qu’il reste à parcourir. On vous le résume en 3 questions.

  • • Comment ça soigne ? Wired détaille l’histoire d’un Américain souffrant de drépanocytose, maladie qui lui occasionnait des souffrances terribles. Alors quand l’opportunité s’est présentée de participer à un essai clinique utilisant le système d’édition du génome Crispr pour tenter de guérir définitivement sa maladie, il n’a pas hésité. Aujourd’hui, plus de trois ans après avoir reçu le traitement unique, l’homme ne ressent pratiquement plus de douleur.

  • • Comment ça marche ? Concrètement à ce que l’on pense, Crispr ne change pas les gênes. Mais il est efficace pour réaliser des coupes ciblées dans le génome. Dans le cas de la drépanocytose, dont l’origine est un défaut génétique qui fait produire de mauvais globules rouges, on va cibler un autre gêne pour lui demander de produire une hémoglobine qui va compenser le problème d’origine. Pas besoin de donneur, il « suffit » d'extraire les propres cellules souches d'un patient de sa moelle osseuse et de les modifier en laboratoire. Les cellules éditées sont ensuite réinjectées au patient. Elles se rendent dans la moelle osseuse, où elles élisent domicile et commencent à produire leurs effets.

  • • Comment ça avance ? Il a fallu un peu plus de 11 ans – un délai fulgurant pour le développement d’un médicament – pour que Crispr passe d’un outil utilisé en laboratoire à une véritable thérapie pouvant être prescrite aux patients. La technique d’édition de génome a en effet été découverte en 2012 par l'équipe de la chercheuse française Emmanuelle Charpentier, ce qui lui a valu le Prix Nobel.

    Les freins ? Le coût d’abord : la thérapie permettant de soigner la drépanocytose coûte aux États-Unis 2,2 millions de dollars par patient. Si on ajoute la complexité de son administration (nécessitant une hospitalisation prolongée et un processus de traitement rigoureux), tout cela pourrait limiter son accessibilité. Ainsi que sa prise en charge par les assurances.

Crispr deviendra le nouveau ChatGPT quand elle sera en mesure de toucher le grand public. Et vu la vitesse à laquelle ça va…

UN MOT DE NOTRE CHAÃŽNE YOUTUBE

Nous avons publié un nouveau portrait sur notre chaîne YouTube. Celui du boss de Microsoft qui a cru avant tout le monde dans OpenAI : Satya Nadella. Sa jeunesse en Inde, son accession à l’un des plus hauts postes dans le secteur de la tech jusqu’à son investissement monstrueux dans OpenAI en 2019. On vous raconte l’itinéraire d’un PDG visionnaire avec en invité Steven Levy, un des journalistes tech les plus respectés des États-Unis et rédacteur en chef chez Wired. Si vous avez 10 minutes 👋 

2. YES Theory, un grand OUI

Ceci n’est pas un boys band // © Yes, Theory

Vous ne les connaissez peut-être pas et pourtant ce sont des pionniers de YouTube depuis bientôt 10 ans ! Ammar, Thomas, Derin et Matt se sont lancés en 2015 avec un objectif : dire « oui » à tout. 8,6 millions d’abonnés plus tard, ils viennent de publier un long-métrage en entier gratuitement sur leur chaîne. 3 adjectifs pour vous donner envie de s’abonner et de suivre leur contenu.

  • • Extraordinaire, au sens littéral. Les potes de Yes, Theory nous emmènent dans des endroits qu’on ne pensait même pas approcher. Le tout, dans des longs formats pouvant durer jusqu’à 30 minutes. Un de mes derniers coups de cÅ“ur : cette immersion dans la ville chinoise construite en banlieue de Shanghai qui a copié l’architecture parisienne avec ses moulures au plafond et bien sûr sa Tour Eiffel. Flippant et fascinant.

  • • Humaniste. Leur credo principal : la rencontre humaine sans artifice. Partout où ils vont que cela soit au fin fond de la Chine ou pendant une semaine en Syrie, ils donnent la parole aux anonymes de la manière la plus simple possible. Leur objectif : faire régner la bienveillance et le goût pour les autres (parfois à la limite de l’overdose il faut aussi le reconnaître).

  • • Innovant. Comme si YouTube était leur salle de cinéma, Yes, Theory ont décidé d’y publier en intégralité et gratuitement (pas besoin d’une offre YouTube premium) leur dernier film, salué dans plusieurs festivals, qui retrace pendant près de deux heures le projet fou d’un ex-consultant en management : participer à un Iron Man en Antarctique. Nom de code : PROJECT ICEMAN. Pourquoi YouTube ? Pour rendre le film intemporel : « Vous pouvez avoir un très gros succès avec un film que vous réalisez sur une plateforme comme Netflix, mais cela ne dure qu’un temps comme un Tiger King par exemple », explique Ammar Kandil (l’un des quatre fondateurs). « YouTube est une plateforme qui permet à votre film d'avoir plusieurs vies. »

UN MOT DE NOTRE SPONSOR

Sherpai, le guide IA pour atteindre les sommets des réseaux sociaux. Toutes vos données issues des réseaux sociaux au même endroit. L’intelligence artificielle pour les interpréter.

3. Mesh, une révolution au pied du sapin

Si jamais on vous demande, une bouteille de sensibilité, ça ressemble à ça // © AP

On a beau lutter tous les jours contre la facilité, Hupster parfois est faible : il ne pouvait pas passer à côté d’un marronnier de saison pour clôturer cette édition. Alors le média de référence de l’économie de la création et des industries culturelles a dégoté chez Associated Press une petite lecture qui tombe à pic : il y a une révolution en cours au pays du père Noël !

Et c’est encore une fois le Covid qui en est l’accélérateur, ou le révélateur.

On le sait, de plus en plus d'enfants ont émergé de la pandémie en faisant face à des problèmes de santé mentale. Et leurs parents cherchent des moyens pour les aider et développer leur résilience émotionnelle. (Car oui, ce qu’on pensait inné, comme la résilience, ça s’apprend et pour apprendre, quoi de mieux que de jouer.) C’est d’ailleurs ce que proposent depuis des années les psychomotriciens et psychomotriciennes, avec des jouets de toutes les couleurs qu’on manipule — et qu’on trouve désormais chez quelques revendeurs spécialisés. On vous résume ces grands changements en 3 signaux faibles.

  • • Un nombre croissant de fabricants de jouets adoptent l'approche MESH, l’acronyme anglais pour Mental, Emotional & Social Health) pour concevoir des jouets qui enseignent aux enfants des compétences telles que l'adaptation aux nouveaux défis, la résolution de conflits, l’expression de sa sensibilité, la résolution de problèmes, le travail de la motricité, apprendre le bien-être, etc.

  • • ThinkFun, une division du fabricant Ravensburger, a créé un groupe de travail pour sensibiliser les fabricants à concevoir des jouets et de les commercialiser de manière appropriée. Leur certification serait prévue d'ici mi-2024, suivant le modèle des jouets STEAM (Science, Technologie, Ingénierie, Arts et Mathématiques). Forcément, on peut craindre qu’un tel label ne devienne qu’un gadget marketing, et qu’aucun jouet ne remplace un environnement familial sain et une thérapie traditionnel. 

  • • Ces nouveaux types de jouets ne doivent pas masquer les difficultés du secteur. Là encore, un effet Covid. Si les confinements avaient poussé les parents à beaucoup dépenser pour occuper leurs enfants, l’atterrissage est rugueux : on n’a pas besoin d’acheter un Monopoly tous les ans. On vient d’apprendre que Hasbro, le numéro 1 du secteur, allait procéder à 1 000 licenciements en plus des 800 annoncés il y a quelques mois. Vous avez dit résilience ?

One more thing(s)

  • • Ce qui est génial avec le bestof du New York Times des « meilleurs moments » des réseaux sociaux en 2023, c’est qu’on découvre ce qui est passé totalement sous le radar en France…

  • • Netflix a été forcé de dévoiler ses audiences du premier semestre 2023 et il y a des surprises. On vous conseille deux articles pour bien tout comprendre, celui du Guardian et celui de L’Obs.

  • • TikTok se la joue horizontal. Dans la continuité de YouTube, qui est de plus en plus regardé sur des écrans TV, TikTok vient de mettre à jour son app pour tablettes. Pour la première fois, l’interface est dispo en horizontal une fois l’appareil tourné. (Petite) révolution.

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