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L'art, la Formule 1 et Succession

👉 Quand la meilleure des sĂ©ries devient rĂ©alitĂ©

🔎 Aujourd’hui, je m’intĂ©resse Ă  l’homme qui veut s’inspirer de la Formule 1 pour rĂ©volutionner le marchĂ© de l’art : James Murdoch.
👉 OĂč l’on apprend que toutes les grandes fortunes n’aiment pas dĂ©penser dans l’art.
🧹 Au programme : un hĂ©ros redoutable, des intrigues, du suspense, et 1 003 mots pour 6 minutes de lecture.
Enjoy ! David.

👀 L’art, la Formule 1 et Succession

Vous ne voyez pas forcĂ©ment le rapport entre une Ɠuvre de Niki de Saint-Phalle et une pole position de Max Verstappen ? Vous n’avez pas tort: ce n’est pas Ă©vident au premier abord. Mais on va essayer de vous expliquer comment l’organisation des grandes foires d’art pourrait se calquer sur le modĂšle de la F1 et d’une des meilleures sĂ©ries de ces derniĂšres annĂ©es.

D’ailleurs, on va le pitcher comme tel.

Le personnage principal

James Murdoch, fils cadet du magnat des mĂ©dias Rupert Murdoch, dont la famille et leurs tribulations ont inspirĂ© la sĂ©rie Succession (James Ă©tant d’ailleurs soupçonnĂ© d’avoir Ă©tĂ© la Gorge Profonde des scĂ©naristes). Il faut dire que sa vie est une succession de cliffhangers.

ConsidĂ©rĂ© comme le rebelle des Murdoch, il a notamment Ă©tĂ© impliquĂ© dans le scandale du tabloĂŻd anglais New of The World, qu’il dirigeait, et les Ă©coutes sauvages de personnalitĂ©s pour rĂ©cupĂ©rer des scoops. Il a depuis pris ses distances avec le groupe familial pour monter son fonds d’investissements, Lupa India.

En 2020, il apparaĂźt en sauveur du leader mondial des salons d’art contemporain en devenant actionnaire de MCH, organisateur notamment d’Art Basel, la plus cĂ©lĂšbre et la plus courue de ces foires, dĂ©clinĂ©es Ă  Paris, Miami et Hong Kong. Depuis, James cherche Ă  mettre son empreinte, en renouvelant le genre.

Le reste du casting

Les galeries d’art contemporain et les marchands d’art. La saison derniĂšre, ce sont les plus grosses structures et les mieux implantĂ©es qui ont tirĂ© le marchĂ© vers le haut. Les petites ont souffert.

Les maisons de ventes aux enchĂšres. Certaines ventes record chez Sotheby’s et Christie’s ont masquĂ© une baisse gĂ©nĂ©ralisĂ©e des ventes. Et des montants surtout. L’hiver est lĂ .

Les foires d’art contemporain. À la fois Ă©vĂ©nement culturel et temps fort commercial, elles sont le pouls du marchĂ©. AprĂšs la claque Covid. Les foires les plus petites et les moins contemporaines ont fermĂ© et les plus grosses se sont consolidĂ©es. Et c’est lĂ  oĂč Art Basel agit dans l’ombre.

Les grandes fortunes. Elles sont de plus en plus fortunĂ©es, et de plus en plus nombreuses au fil des ans mais ça ne suffit pas. Les ventes sur le marchĂ© de l'art n'ont pas progressĂ© au mĂȘme rythme que la richesse des milliardaires. Tous ne dĂ©pensent pas leur argent dans l’art. Et c’est un problĂšme.

Ce qui s’est passĂ© la saison prĂ©cĂ©dente

DĂ©but 2023 : les ventes mondiales d’art et d’antiquitĂ©s dĂ©passent leur niveau prĂ©-Covid de 2019. Alors tout va bien et on repart comme avant ? Pas tout Ă  fait. Le marchĂ© a changĂ©, il est nettement diffĂ©rent.

  1. C’est le haut de gamme, le trĂšs cher, qui a portĂ© la croissance, parce que pour le reste, c’est l’attentisme.

  2. Les freins, on les connaĂźt : inflation, guerre en Ukraine, incertitudes sur les taux d’intĂ©rĂȘt, le marchĂ© asiatique


Résultat, ce sont les grosses galeries qui ont enregistré les plus fortes augmentations. En ces temps incertains, on mise sur les certitudes. Et ce ne sont pas les NFT qui ont pu prendre le relais puisque leurs ventes se sont écroulées de 50%.

Globalement, le marchĂ© de l’art en ligne qui avait profitĂ© Ă  fond du Covid, continue de croĂźtre, mais moins rapidement dĂ©sormais. Et il risque de prendre le mĂȘme mur que tout le monde, mais Ă  retardement.

La nouvelle saison 2023-2024

Comme Ă  chaque fois, la nouvelle saison dĂ©bute avec le Art Basel, Ă©vĂ©nement connu pour ses ventes d'Ɠuvres record. Comme si le milieu retenait ses meilleures piĂšces pour ce moment. Mais les bons chiffres masquent une fragilitĂ© structurelle et une inquiĂ©tude sur la situation internationale.

James Murdoch a en tĂȘte que le haut de gamme ne peut pas continuer seul Ă  soutenir le marchĂ©. Il faut dĂ©velopper et faire Ă©voluer le modĂšle commercial. Mais quoi ? Et comment ?

PlutÎt avare en interview, James Murdoch décide de parler dans un podcast pour donner les clés de sa vision du futur. Il surprend tout le monde en prenant pour modÚle le « cirque itinérant » de la Formule 1, qui consiste à organiser 23 Grand Prix dans le monde entier pour « rassembler une communauté plus large ».

Plus qu’une foire. La rĂ©fĂ©rence Ă  la F1 Ă©tonne tout le monde. Sauf l’intĂ©ressĂ© bien sĂ»r. Dans sa tĂȘte, Art Basel, comme ses dĂ©clinaisons Art Paris ou Art Miami, est une marque © capable de promettre une expĂ©rience culturelle globale, pas seulement une foire d’art contemporain Ă  vocation commerciale.

Cela devrait brasser la mode, le cinĂ©ma, la musique et le design, afin d’aller chercher d’autres publics. Et donc d’autres acheteurs.

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Les gens sont de plus en plus motivĂ©s par l’expĂ©rience, et de plus en plus motivĂ©s par la marque.

Noah Horowitz, directeur général de la foire Art Basel

Mais James Murdoch n’a pas que des amis. En coulisses, les dents grincent. Ses ennemis lui reprochent de pervertir l’art et de mettre en avant des noms qui fonctionnent comme des marques n’existant que par leur communication et pas par leur talent.

Qui va oser l’affronter ?

L’avis de la rĂ©daction

Cette nouvelle saison pose les bases de nombreux rebondissements à venir. Mais tout ne va pas se jouer tout de suite. Les éléments se mettent en place petit à petit pour un twist que personne ne peut prévoir.

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